L’état d’urgence nous protègerait... Qui nous protège de l’état d’urgence ?

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Perquisitions tous azimuts et prétextes à la répression du mouvement social et écologiste (bien plus qu’à celle du terrorisme !), manifestations interdites, répression sauvage et gardes à vue de militants à la pelle... Le gouvernement s’agite beaucoup pour laisser place nette à l’hypocrite conférence COP21 sur le climat qui, on le sait déjà, ne débouchera sur aucun accord contraignant pour les lobbys capitalistes qui la financent en partie. L’urgence est maintenant de sortir de l’état de sidération où les attentats du 13 novembre nous ont toutes et tous plongé pour contrer les exactions antidémocratiques, antisociales et anti-écologistes du pouvoir.

La conférence sur le climat, la COP21, commence en fanfare. Hollande et Fabius ont accueilli les présidents Obama, Xi Jinping, Poutine, et 170 autres chefs d’État. Une photo collective a été prise, en oubliant les tortures dans les prisons chinoises et à Guantanamo, la répression féroce en Russie, et le matraquage des manifestations parisiennes de dimanche 29 novembre. Entre les coquilles Saint-Jacques et le « reblochon au jus de myrrhe odorante », les saigneurs du monde ont discuté du climat.

Vers un accord inconséquent

La conférence devrait déboucher sur un accord, sans aucune mesure contraignante, pour limiter l’augmentation de la température à 3° d’ici 2100… alors que le seuil de dangerosité est estimé à 1,5°. La COP 21 est une mascarade : elle n’empêchera aucunement des millions de personnes de voir leurs terres asséchées, de voir le niveau des océans monter, la pollution augmenter.

Ce gouvernement a d’autant plus de culot à se présenter comme le sauveur de la planète qu’il a multiplié les projets dangereux pour l’environnement, comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le barrage de Sivens et bien sûr le nucléaire.

La répression comme seule politique

Les attentats du 13 Novembre servent de prétexte pour empêcher les manifestations contre la conférence de la COP 21 après celle en solidarité avec les migrants. Avant la mobilisation du 29 novembre, 2000 perquisitions ont été effectuées, dont une dizaine seulement (0,5%) en rapport avec les attentats et 26 militants écologistes ont été assignés à résidence.

Des centaines de milliers de personnes devaient venir manifester depuis toute l’Europe. Mais la fermeture des frontières et les interdictions de manifester ont réduit fortement la mobilisation. Les quelques milliers de personnes qui ont bravé l’interdiction ont pu maintenir des chaines humaines (comme à Angers le samedi 28) ou des manifestations dans de nombreuses villes.

Samedi 28 novembre à Angers

Cependant, si dans l’ensemble du pays les mobilisations ont été plus ou moins tolérées par la police et si peu d’incidents sont à déplorer, il en a été différemment de la manifestation parisienne de l’après-midi du 29 novembre (après la chaîne humaine du matin). La police a non seulement violemment réprimé la manifestation, mais elle a également ciblé les militants anticapitalistes, à commencer par ceux du NPA. Ainsi il y aurait eu 289 interpellations pour 174 gardes à vue, dont plus d’une quarantaine de militantEs du NPA, mais aussi des militantEs d’Ensemble, d’Alternative Libertaire, de la FSU et de Solidaires.

Alors que toutes les manifestations contre la politique du gouvernement ont été interdites, les commémorations, les concerts, les compétitions sportives, les marchés de Noël sont maintenus… On le voit donc clairement, l’état d’urgence ne sert qu’à une chose : museler la société en installant un état de peur qui tétanise et interdire ou du moins limiter la réflexion sur les choix politiques faits depuis des décennies.

Pas de trêve pour les mobilisations

Or, les attaques du gouvernement et du patronat ne s’arrêtent pas pendant la COP 21 ou à la suite des attentats du 13 Novembre : suppressions de postes à Air France, réforme du collège puis du lycée, manque de personnel dans les hôpitaux, les pires chiffres du chômage depuis 2013 (+3,7% sur un an…), licenciements, attaques contre le droit du travail…

Les mobilisations n’ont donc aucune raison de s’arrêter, et d’abord celle organisée à l’appel de nombreux syndicats le mercredi 2 décembre devant le tribunal de Bobigny où cinq salariés d’Air France sont convoqués suite à la chemise déchirée du DRH. L’initiative est relayée par la CGT 49 à 10h30 à Cholet et 11h à Angers devant la sous-préfecture et la préfecture.

Les attentats comme la dégradation du climat montrent que le capitalisme est en train de mener l’humanité à sa perte. Il est temps d’en finir avec ce système, pour mettre en place une société débarrassée de l’exploitation et des oppressions, avec une économie rationnelle, planifiée, basée sur la solidarité, la satisfaction des besoins et pas les profits. C’est par nos luttes que nous l’imposerons.

30 novembre 2015, par NPA 49