Angers le 10 octobre : 3500 contre la destruction des services publics !

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Ce sont 3500 manifestant.e.s (3000 selon la police de l’État français) qui ont défilé dans le centre d’Angers le mardi 10 octobre au matin, à l’appel de toutes les organisations syndicales de la fonction publique.

Cette mobilisation importante répond à la politique du gouvernement qui dégrade les conditions du travail et sa rémunération (réduction des effectifs, carence en cas d’arrêt maladie, CSG en hausse non compensée, baisse continue du salaire net par hausse de la retenue pension civile et gel du point d’indice, report d’application des quelques mesures positives du PPCR, etc.). Mais les fonctionnaires ne sont évidemment pas les seuls pressurés par le MEDEF et ses hommes de main, E. Macron et E. Philippe. D’ailleurs, de nombreux salarié.e.s du privé sont également venus à la manifestation angevine, et les travailleurs sociaux se sont rappelés à la mémoire défaillante du président Gillet en passant devant le siège du Conseil départemental. Public et privé ensemble, et une unité syndicale combative : voilà ce qu’il faut développer pour faire reculer le gouvernement et construire une alternative politique, socialiste, démocratique et écologiste, au règne du capitalisme !

-  Lire le tract du NPA49 (diffusé dans la manifestation à 750 exemplaires ; son slogan “« Fainéants » de tous les pays unissez-vous et... « foutez le bordel »” y a fait mouche !)
-  Lire l’appel intersyndical départemental

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La journée de mobilisation de la fonction publique du 10 octobre s’est inscrite dans le cadre des manifestations contre les ordonnances et l’offensive tous azimuts du gouvernement. Elle a réuni plusieurs dizaines de milliers de manifestantEs à Paris, 80 cortèges dans les principales villes du pays regroupant eux aussi, au total, plusieurs dizaines de milliers de personnes (400.000 selon la CGT et 209.000 selon la police dont on appréciera une fois de plus la précision à 3 chiffres significatifs !)

À côté de la CGT (2/3 des présentEs à Paris), la CFDT est apparue partout largement en dessous (au même niveau que la FSU, plus nombreuse mais moins dynamique que Solidaires), mais enfin de retour dans la rue.

Tergiversations syndicales

Il faut dire qu’au lendemain de la réunion unitaire du 9 octobre (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, Solidaires, UNSA, FSU et des organisations de jeunesse) ne débouchant sur aucun rendez-vous commun, l’ambiance n’était pas vraiment à l’optimisme.

En effet, même si l’on n’est pas inconditionnel de l’unité des directions syndicales, l’annonce de l’impossibilité pour celles-ci de trouver une «  vision commune  » pour la mobilisation contre les ordonnances Macron est un peu désespérante. Et, surtout, risque de renforcer les hésitations, voire le découragement de nombre de salariéEs pour les prochaines échéances de mobilisation.

Une pression qui s’exprime

Pourtant, depuis quelque temps, la pression issue des militantEs et structures de base sur les directions avait pris de l’ampleur. Lors du Comité confédéral national de Force ouvrière, Mailly, mis en minorité, avait dû concéder un changement de stratégie face à l’offensive gouvernementale. Non sans avoir défendu pied à pied sa position en répétant que les ordonnances Macron «  ne sont pas la casse du Code du Travail  » et qu’«  on a obtenu plus en trois mois de discussions qu’en douze journées d’action l’an dernier  ». Il avait dû accepter de participer aux réunions unitaires et d’envisager une action unitaire avant novembre. Du côté de la CFDT, Berger avait également subi la colère de sa base lors de la rencontre organisée pour «  fêter  » la première place de la CFDT dans le privé. Plusieurs dizaines de militantEs ont exprimé clairement leur mécontentement et demandé à Berger de rejoindre lui aussi la mobilisation contre les ordonnances.

Droit dans leurs bottes

Mais il en faut plus pour faire bouger ces adeptes de la démocratie sociale. Le représentant de FO à la réunion unitaire a relevé des «  divergences  », mais estimé que le prochain rendez-vous du 24 octobre pourrait aboutir à un appel à la mobilisation en novembre, sans précision sur les modalités. La représentante de la CFDT se satisfait d’avoir «  convenu une prochaine rencontre, une fois que chaque organisation aura rencontré le président de la République d’une part et le Premier ministre d’autre part, dans l’espoir d’en savoir plus sur les intentions du gouvernement  ». Le représentant de la CGC, qui affiche une sévère critique des ordonnances et appelle à une mobilisation unitaire depuis quelques semaines, se veut optimiste quant à l’issue de la prochaine intersyndicale  : «  Il n’est pas impossible de penser qu’on arrive un jour à une unité à la prochaine date du 24. Ce sera de toute façon à l’ordre du jour  ». Pour la CFTC, «  les ordonnances sont derrière nous  ». Comment dire mieux qu’il s’agit de s’inscrire complètement dans le calendrier gouvernemental  ?

Mobiliser, mobiliser, mobiliser

Alors que le gouvernement a repoussé la rencontre prévue avec les syndicats le 10 octobre, pour “refuser la pression”, ces positionnements risquent d’empêcher que le mécontentement grandissant d’une majorité de la population face aux attaques redoublées du gouvernement ne se transforme en mobilisation à la hauteur de ces attaques.

Au moment où le patronat est rassemblé derrière le gouvernement, il est plus que jamais impératif de construire la mobilisation. L’unité au sommet et même «  à la base  » ne sont jamais une garantie de construction, de succès dans des bagarres de cette ampleur. Dans ce contexte de tergiversations syndicales, les constructions locales, par ville, par boîte, par branche peuvent conforter les volontés d’en découdre. Et on a vu que face au risque de la mobilisation des routiers, le gouvernement a dû faire un pas de côté dans la mise en place concrètes des ordonnances.

D’ores et déjà la CGT appelle à une nouvelle journée d’action le jeudi 19 octobre. Nous devons profiter de cette nouvelle date pour, pied à pied, convaincre autour de nous de l’urgence, de la gravité des attaques. Et surtout de la nécessaire entrée dans l’action, dans la grève de toutes et tous.

10 octobre 2017, par NPA 49