Angers : un millier de fonctionnaires dans la rue

Partager

Ce sont environ un millier de personnes qui ont manifesté dans les rues d’Angers "Pour la Défense d’un Service Public de qualité" dans le cadre de la journée de grèves et de manifestations dans la fonction publique à l’appel de FSU, CGT et Solidaires. C’est le secteur éducatif qui s’est le plus mobilisé (où l’UNEF, le SGEN et l’UNSA s’était joint à l’appel).

JPEG - 101.2 ko

Parti de la place Imbach à Angers à 10h30, le défilé était précédé par plus d’une centaine d’enseignants et étudiants de l’IUFM en lutte contre la casse de la formation des enseignants et des concours. Suivaient les personnels hors éducation, malheureusement moins mobilisés (150 CGT, une centaine de CFDT et UNSA). Les deux tiers du cortège qui fermaient la marche étaient constitués par les personnels de l’éducation (FSU et SUD, principalement), auxquels s’étaient joints quelques dizaines de lycéens.

JPEG - 151.6 ko

La mobilisation, sans être négligeable (elle a d’ailleurs été relativement dynamique), est donc restée insuffisante (il y a eu 100.000 manifestants au niveau national), traduisant l’absence de coordination des luttes et l’impasse stratégique du mouvement social confronté à une accélération brutale des attaques de la classe dominante depuis l’arrivée au pouvoir de N. Sarkozy.

En effet, sous le prétexte fallacieux de moderniser l’État, le gouvernement met en place la destruction des services publics, de la fonction publique ainsi que des solidarités. Les missions, l’égalité et la continuité du service public ne sont plus que des références pour les discours officiels, les effectifs des fonctionnaires et leur statut jugé « rigide et archaïque », lui étant insupportables !

100 000 emplois supprimés depuis 2007

Depuis des années l’État démantèle puis privatise des secteurs entiers de la fonction publique, supprimant ainsi des dizaines de milliers d’emplois. Désormais, il ne remplace plus un agent retraité sur deux et se félicite même d’avoir enfin réussi à réduire le nombre d’emplois dans les hôpitaux ! Pour 2010, 34 000 suppressions de postes sont de nouveau rogrammées. Avec cette politique, ce sont plus de 100 000 emplois qui ont été supprimés depuis 2007. Pour l’ensemble de la population, cela se traduit par des classes surchargées, des maternités, des blocs opératoires et des bureaux de poste fermés, des guichets surchargés. En un mot : une dégradation des conditions de vie de tous !

Des conditions de travail au rabais

A travers la Révision générale des politique publiques (RGPP) et la Réorganisation administrative territoriale de l’Etat (Réate), le gouvernement veut aussi imposer la mobilité des personnels, par le biais des délocalisations, de l’individualisation, des pressions hiérarchiques, des rémunérations au mérite, des suppressions de postes, de moyens et d’effectifs. Ces mesures ont des conséquences néfastes à la fois sur les conditions de travail et sur la qualité du service public rendu à la population. Dans l’éducation, les contre-réformes du recrutement des enseignants préparent une suppression graduelle des concours et le recours massif à la contractualisation-précarisation des personnels. La réforme des lycées traduit par ailleurs la volonté de la droite de purger les enseignements de tout contenu critique, quitte à massacrer toutes les disciplines qui ne sont pas jugées "utiles" par les capitalistes.

Défendre et développer les services publics

Seule une mobilisation d’ampleur permettra de stopper cette destruction. Ce n’est bien sûr pas une journée de grève et de manifestations qui contraindra le gouvernement à revenir sur sa politique. Mais l’intérêt de tous, travailleurs de la fonction publique comme usagers, est qu’une journée comme celle du 21 janvier ne reste pas lettre morte, ne soit pas un nouveau motif de découragement, et serve en revanche de première marche pour développer la mobilisation. Immense est donc la responsabilité des syndicalistes et des syndicats, ou celle des organisations politiques de gauche...

De toute urgence, à la fois sociale et écologiste, nous devons nous organiser ensemble, salariés et usagers, pour défendre, améliorer et contrôler nos services publics. Ceux-ci doivent être étendus à d’autres secteurs essentiels tels que le logement, le gaz, l’électricité, l’eau, les transports collectifs aujourd’hui privés, l’accueil et l’assistance des personnes âgées… Nous devons imposer les principes de solidarité et de répartition des richesses, contre la loi du profit et la logique capitaliste qui font que les riches sont toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres, et que l’environnement est irrémédiablement pillé et stérilisé au détriment des générations humaines à venir.

JPEG - 71 ko
Le mouvement social en attente d’une éclaircie...
21 janvier 2010, par NPA 49