Pour une gauche qui ne recule pas et ne lâche rien !

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Dans une tribune publiée mardi 23 février dans Libération, [4] des responsables socialistes [5] dont quatre présidents de régions et, parmi eux, Jacques Auxiette (président du conseil régional des Pays de la Loire sortant et candidat à sa réélection), veulent faire converger “toute la gauche, les démocrates du centre et jusqu’à ceux pour qui le gaullisme signifie le refus de la soumission de l’Etat aux intérêts particuliers”. [6]

En clair, c’est l’affirmation de leur volonté d’une alliance avec le MODEM de François Bayrou et un nouveau pas vers la droite en direction de Dominique de Villepin (l’homme du CPE !) et ses amis chiraquiens. Quel programme social et démocratique pourrait être mené par une telle alliance ? Ce nouveau glissement vers la droite (qu’endossent de facto les membres minoritaires du PCF qui se sont ralliés à la liste PS dans les Pays de la Loire) illustre une nouvelle fois l’orientation d’adaptation au capitalisme et au "réalisme gestionnaire" de présidents de régions qui dans leurs territoires mettent en oeuvre, et continueront à le faire, des politiques en conformité avec cette orientation.

Ceux qui préparent une nouvelle ouverture à droite tournent ostensiblement le dos à la gauche de lutte et de transformation sociales. Pour le NPA, cela confirme l’impossibilité de tisser un quelconque accord de gestion avec les élus socialistes comme Jacques Auxiette, avant ou après le 1er tour comme avant ou après le 2e tour.

La nécessité de construire une gauche anticapitaliste indépendante ne s’en fait que davantage sentir. Tout d’abord dans les luttes, dont le réveil s’affirme en ce début de printemps, comme on le voit dans la région angevine avec ThyssenKrupp, à Dreux avec Philips ou en région parisienne avec les luttes enseignantes. Mais aussi, ensuite, à travers les élections, car c’est un moyen de redonner confiance aux salarié-e-s. Dans les Pays de la Loire, le vote “utile” ne sera pas pour une liste Auxiette dont le chef de file se déclare prêt à s’allier avec une partie de la droite. Ce ne sera pas non plus pour la liste Meignen d’Europe-Écologie dont le programme ne met jamais en cause le système capitaliste et déroule une écologie “soft” mais inconséquente [7]. La liste Tous Ensemble, la Gauche Vraiment, par son caractère unitaire (elle regroupe NPA, Front de gauche - PCF, Parti de Gauche et Gauche unitaire - Alternatifs et FASE) et ses revendications d’urgence sociale et écologiste, à la fois nationales et régionales est la seule dans les Pays de la Loire qui permette d’exprimer le vote “utile” qui compte : celui qui contribue à la construction d’une gauche qui ne recule pas et ne lâche rien de son programme anticapitaliste.

27 février 2010

[1] Faire converger la gauche in Libération, mardi 23 février 2010

[2] Jacques Auxiette, Jean-Louis Bianco, Frédérique Bredin, Gérard Collomb, Thierry Coursin, Marc Daunis, Jean-Yves Le Drian, Vincent Feltesse, Aurélie Filippetti, Gaëtan Gorce, Jean-Pierre Masseret, Jean-Pierre Mignard, Jean-Jack Queyranne, François Rebsamen, Thierry Repentin, Monique Saliou, Gilles Savary, Jean-Marc Todeschini.

[3] Voici une citation plus complète : “L’élection présidentielle de 2012 et l’élection législative doivent être gagnées par tous ceux qui souhaitent réformer la société, la gauche, toute la gauche, socialistes, radicaux, communistes, les écologistes, les démocrates du centre et jusqu’à ceux pour qui le gaullisme signifie le refus de la soumission de l’Etat aux intérêts particuliers. C’est la question démocratique qui détermine les alliances, pas l’inverse.” Un peu auparavant, on trouve également :“ les défis à relever sont connus et immenses. Seule une puissante et large majorité politique pourra les relever.”

[4] Faire converger la gauche in Libération, mardi 23 février 2010

[5] Jacques Auxiette, Jean-Louis Bianco, Frédérique Bredin, Gérard Collomb, Thierry Coursin, Marc Daunis, Jean-Yves Le Drian, Vincent Feltesse, Aurélie Filippetti, Gaëtan Gorce, Jean-Pierre Masseret, Jean-Pierre Mignard, Jean-Jack Queyranne, François Rebsamen, Thierry Repentin, Monique Saliou, Gilles Savary, Jean-Marc Todeschini.

[6] Voici une citation plus complète : “L’élection présidentielle de 2012 et l’élection législative doivent être gagnées par tous ceux qui souhaitent réformer la société, la gauche, toute la gauche, socialistes, radicaux, communistes, les écologistes, les démocrates du centre et jusqu’à ceux pour qui le gaullisme signifie le refus de la soumission de l’Etat aux intérêts particuliers. C’est la question démocratique qui détermine les alliances, pas l’inverse.” Un peu auparavant, on trouve également :“ les défis à relever sont connus et immenses. Seule une puissante et large majorité politique pourra les relever.”

[7] Dans le programme de 55 pages d’Europe Écologie, les mots capital, capitalisme ou capitaliste ne sont jamais prononcés. Le libéralisme est évoqué deux fois. En revanche les vocables innover/innovation, tellement prisés des technocrates libéraux, reviennent 26 fois. Les “aides” parsèment le texte 29 fois, notamment aux entreprises (une dizaine de fois).